L’église de Saint-Servais est placé sous le patronage de Saint-Servais. C’est le lieu de naissance du célèbre peintre et illustrateur Yan’ Dargent. De nombreuses peintures et fresques ornent l’église et la chapelle.
Mise à jour le 31/03/2023.
■ Des informations sur l’église de Saint-Servais
Classé aux monuments historique le 27/03/1914
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Dénomination : Église
Titre courant : Église Saint-Servais
Date : Vers le XVIe
Matériau : Granit
Département : Finistère
Arrondissement : Morlaix
Canton : Landivisiau
Commune : Saint-Servais
Adresse : Le Bourg – 29400 Saint-Servais
Position : 48.511447, -4.155450
■ L’église de Saint-Servais
Le premier édifice est une chapelle des seigneurs de Leslem, construit dit-on, vers le milieu du XIIIe siècle, au retour de la croisade de Vincent de Plœuc. Il y a sans doute eu confusion avec Payen de Leslem, croisé en 1248, car les Plœuc ne sont devenus seigneurs de Leslem qu’après les Du Chastel. La chapelle Saint-Servais fut érigée en succursale de Plounéventer par l’évêque du Léon, Rolland de Neuville, sous le rectorat d’Allain de Poulpry, en 1587. Sous celui d’Yves Coque, le 27 octobre 1678, Saint-Servais devient trève à part entière, c’est-à-dire qu’en plus des mariages et des enterrements on peut désormais y célébrer les baptêmes. Le chevet de l’église porte la date de 1688. Le porche latéral sud comporte, au dessus de l’ouverture en plein cintre, deux portes murées, dont l’une est datée de 1707. L’enclos a conservé son ossuaire portant la date de 1643.
Écusson
1688
Kersantite (35×35 cm)
Chevet
Des armoiries ornent le chevet de l’église. Ce blason composite, entouré du cordon de saint Michel, comprend les armes des familles Goulaine, mi-parti d’Angleterre et de France, de Leslem, Du Parc de Loc-Maria et de Poulmic. Sur le tout se trouvent les armoiries de la famille Du Han, qui a acheté la seigneurie de Leslem vers 1670. Au-dessus de l’écusson une couronne de marquis rappelle que Louis XIV a érigé la terre de Poulmic en marquisat en 1651.
Croix de Procession
1620-1750
Argent
La douille qui permet d’emmancher la croix sur la hampe ayant été changée, le poinçon de l’orfèvre a disparu. L’objet rituel est réparé par Duparc Bourrouguel en 1660, par Laurent Febvrier en 1723, par Pennanu en 1730 et Du Prè Fily en 1733. En 1750, Guy de Coatanlem ajoute les deux clochettes. Une console porte les statues de la Vierge et de saint Jean et l’arrière de la croix, celle de saint Pierre ou de saint Servais. Le nœud comporte six niches et six pilastres ce qui permet d’y accueillir les douze apôtres.
Porte
1640
Bois
Saint-Servais a conservé trois portes en bois style Renaissance dont deux polychromes. Elles auraient été exécutées d’après les modèles de Nicoletto de Modème, appelé aussi Nicolo Dell’Abbate (1512-1571), graveur italien du début du XVIe siècle, ce qui montrerait la vitalité des échanges entre le Léon et le reste de l’Europe à cette époque. Exposée au nord et aux intempéries, la porte pour qu’elle soit protégée, est restaurée et retournée vers l’intérieur de l’église. Les panneaux placés de part et d’autre de la vierge à l’enfant représentent des scènes de l’Inquisition.
Fonts Baptismaux
1678
Granit et bois
Le fait que Saint-Servais soit devenu une trève de Plounéventer en 1587 aurait dû donner à l’église la possibilité d’avoir des fonts baptismaux. Pourtant, après une guerre d’usure avec la paroisse mère et de nombreux procés, il faut attendre le dimanche 23 janvier 1678 pour pouvoir enfin procéder à la bénédiction. Une fille de Guillaume Mazé, fabricien, est baptisé à cette occasion. Elle est d’ailleurs appelée Servaise. Le baptistère porte l’inscription : « Qui credit baptistatus salvus erit », celui qui croit, s’il est baptisé, sera sauvé.
Retable du maître-autel
1760-vers 1870
Maître sculpteur : Louis Mogado
Bois polychrome
Le retable du maître-autel est l’œuvre de Louis Mogado, maître sculpteur qui travaille aussi à Ploudiry, au Faou ou à la Martyre. Treize ans auparavant, il travaillait à Plounéventer, comme l’indique l’acte de baptême de sa fille Jeanne. Le marché du retable date du 2& novembre 1760, mais l’œuvre n’est pas encore terminée en 1787, et ce sont les frères Bourc’his, de Ploudaniel, qui l’achèvent en 1791. Vers 1870, Yan’ Dargent orne l’ensemble d’un tables représentant le Christ en majesté, dit aussi le Christ enseignant.
Vitrail des missions
Vers la fin du XIXe siècle
Vitrail
Dû peut-être à un carton de Yan’ Dargent, le vitrail de l’église Saint-Servais est le seul connu en Bretagne qui représente des gens de couleurs : un missionnaire blanc baptise un enfant noir présenté par son père en présence d’autres enfants noirs qui regardent la scène. À gauche du vitrail placé dans un oculus se lit une déclaration d’indulgences en breton avec l’orthographe du XVIIe siècle, datée du 9 avril 1679, à l’occasion de la création d’une confrérie à Saint-Servais.
Calvaire
XVIe siècle-1630
Sculpteur : Rolland Doré
Granit et kersantite
Le socle cubique du calvaire comporte quatre panneaux historiés, qui évoquent le couronnement d’épines, la Flagellation, la Résurrection et le portement de le Portement de Croix. A pied se trouve un pietà. Le fût cylindrique porte des écots. Sur le croisillon, les deux statues géminées sont celles de la Vierge et de saint pierre d’une art, de saint Jean et de saint Paul d’autre part. Au-dessus est placé un personnage muni d’une clef, qui peut-être assimilé à saint Pierre mais qui s’avère être saint Servais. Le crucifix a deux anges portant un calice. Au revers figurent un christ aux liens et une statue de sainte Marie Madeleine. L’ensemble monumentale comporte également un écusson des Du Chastel, seigneurs de Leslem et prééminenciers de la chapelle de Saint-Servais après le mariage en 1300 de Sybille de Leslem avec Hervé Du Chastel.
L’ossuaire
1643-1870
Granit
Enclos Paroissial
De plans rectangulaire, l’ossuaire de l’église paroissiale est décoré à l’extérieur de niches séparées par des pilastres gainés reposant sur un Stylobate mouluré. Sa porte est surmontée d’un entablement amorti par un fronton triangulaire coupé. L’intérieur est décoré par Yan’ Dargent à partir de 1870. Sur le mur aveugle à l’ouest, un tableau de 5 mètres sur 2 représente la mort de Salaün ar Fol reçu au paradis par Notre-Dame du Folgoët. Cette œuvre, une fois retirée en vue de sa restauration, a fait place à la fresque qu’elle recouvrait. Peinte par le même artiste, en cinq panneaux, la composition dispose un ange à chaque extrémité, une âme sortant d’un tombeau et montant au Ciel au centre, avec de part et d’autre des femmes en prière dans un cimetière et une femme noble avec sa servante distribuant l’aumône aux mendiants à la porte du clocher de Saint-Servais. Au-dessus, une inscription affirme : « Ar Beden hag an aluzen a den an eneou eus ar boun ». La prière et l’aumône tirent les âmes de [leur]peine.
Porte
1643
Bois
Ossuaire
Des réalisations démontrent la volonté des fabriques qui disposent des moyens financiers suffisants, aux XVIe et XVIIe siècles, de faire venir les meilleurs artisans et compagnons maçonniques pour la construction et l’embellissement de leur église, ou de les faire travailler d’après les dessins des meilleurs architectes de l’époque. La porte Renaissance de l’ossuaire est ainsi inspirée de l’Italien Nicoletto.
Tombe de Yan’ Dargent
1899
Schiste
Enclos de l’église
Avant sa mort à Paris le 19 novembre 1899, Yann’ Dargent a exprimé le désir d’être enterré dans le cimetière de sa commune d’origine et a aussi demandé que son chef soit déposé dans l’ossuaire qu’il avait décoré. Huit ans après son décès, son fils Ernest fait donc ouvrir le cercueil pour opérer la décollation. Le corps est en très bon état de conservation et personne ne veut se charger de séparer la tête du reste du corps. Le recteur doit lui-même procéder à l’opération, ce qui provoque, par l’entremise des journaux parisiens anticléricaux, un scandale qui aboutit au procès intenté par la belle-famille, en juin 1908, au fils et au recteur pour violation de sépulture. La procédure s’achève par un acquittement, mais Ernest, fils unique de l’artiste, meurt de chagrin quatre jours après la sentence. Le chef de Yan’ Dargent a été enfermé dans un reliquaire et mis dans une logette à droite de l’autel de l’ossuaire.
■ Visite virtuelle de l’église de Saint-Servais
Une visite virtuelle de l’église et de l’ossuaire de Saint-Servais. N’hésitez pas à mettre en plein écran pour profiter de la visite.
■ Situation géographique
La position de l’église Saint-Servais sur la commune de Saint-Servais. N’hésitez pas à naviguer sur cette carte pour faire de belles découvertes en Bretagne.
■ Articles annexes
Découvrez la commune de Saint-Servais avec son histoire et son patrimoine.
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